Citation : Comment bien commencer son aquariumVu le nombre de questions sur le forum et malgré le fait que toutes les infos nécessaires soient disponibles un peu partout, il me semble judicieux d'essayer de r...


Bien débuter en aquariophilie.

Comment bien commencer son aquarium

Aquarium 384 litres de Maher

Vu le nombre de questions sur le forum et malgré le fait que toutes les infos nécessaires soient disponibles un peu partout, il me semble judicieux d'essayer de rassembler dans un seul article un maximum d'infos qui permettront à un néophyte de mener à bien la merveilleuse aventure qu'est la mise en place d'un aquarium, depuis sa conception jusqu'à l'introduction des premiers poissons.

Vous trouverez donc ci-dessous le strict nécessaire pour démarrer correctement un aquarium. Si il vous faut plus de détails, le forum, les différents portails aquariophiles et les nombreux documents écrits pourront combler vos lacunes.



Avant la mise en eau

Se lancer dans l'aquariophilie n'est pas quelque chose à faire sur un coup de tête. Tout comme n'importe quel autre animal domestique, les poissons sont une responsabilité qu'on ne peut laisser de côté une fois qu'elle est là. Ce sont des êtres vivants dont l'existence et la survie dépendront de l'aquariophile et de la manière avec laquelle il s'acquittera de son devoir. Même si les obligations sont limitées et que le temps nécessaire aux soins quotidiens ne représente pas une charge de travail intense, le fait est qu'on ne peut se permettre de passer à côté, au risque de voir les poissons périr.

De même, l'installation et l'entretien d'un bac représentent des frais à côté desquels l'aquariophile ne peut passer. Ces frais dépendront de beaucoup de critères (taille du bac, biotope, plantation, etc), mais un minimum est indispensable.

La question à se poser en premier lieu est donc "Suis-je prêt à dépenser du temps et de l'argent dans cette aventure?"

Si votre réponse est "Oui", alors bienvenue dans notre petit monde merveilleux des passionnés.

Le bac, aquarium



Le bac et son choix a toute son importance. Sans entrer dans les détails, disons simplement que "le plus grand est le mieux", dans les limites du raisonnable bien sûr. Un bac de 240L représentera sensiblement la même charge d'entretien qu'un bac de 50L, mais il sera plus facile de maintenir un équilibre dans 240L que dans 50L. De plus, les possibilités seront plus étendues dans de gros volumes que dans des cuves de petites dimensions. Enfin, beaucoup de petits poissons sont des poissons actifs et bon nageurs. Ils demanderont donc une assez grande zone de nage libre (60 cm est un minimum) pour s'épanouir. Un bac de 80 cm de façade, 30 cm de profondeur et 40cm de hauteur est un bon début pour un débutant.

Un petit mot supplémentaire concernant la "bulles", bocal ou boule à poissons rouge. Malgré l'implantation de ce type d'aquarium dans nos sociétés, il faut savoir que le maintien d'un poisson dans une bulle est considéré comme de la maltraitance dans pas mal de pays. Si ce n'est pas encore le cas chez nous, il n'en reste pas moins que ces boules sont à bannir de l'usage aquariophile, tellement elles sont peu adaptées au maintien de poissons.

L'emplacement du bac doit aussi être murement réfléchi. Il est évident que, de par son poids, le bac doit résider sur un support solide (si un bac de 60L pèse déjà 80 à 90kg une fois rempli, un bac de 240L peut avoisiner les 350 à 400kg !). La stabilité du support est elle aussi à prendre en compte. Un support bancal ne peut servir à soutenir un bac. Ensuite, il vaut mieux éviter pour le confort de nos pensionnaires de mettre le bac dans un lieu de passage fréquent. Les poissons seront stressés la plupart du temps, et qui dit stress dit maladies. Éviter un rayonnement trop intensif du soleil est aussi conseillé, pour empêcher une trop forte prolifération d'algues.

En conclusion, un bac de 100L minimum, rectangulaire et situé dans un lieu calme, mais mis en valeur, est une bonne base pour la suite de nos projets.

Le matériel



La charge d'entretien et les possibilités de type de bac dépendront fortement du matériel dont nous disposerons. Si certains poissons comme les poissons rouges par exemple sont moins exigeants que d'autres, une base minimale est toujours nécessaire. D'une manière générale, la base consiste à prévoir un éclairage suffisant (tube fluos T8 ou T5, lampes HQI ou HQL), un système de filtration adapté (décante interne, filtre interne ou filtre externe), un système de chauffage (thermoplongeur ou cordon chauffant), du matériel d'entretiens (grattoir, épuisette, aspirateur de fond, tuyau de siphonnage, seau, etc) et surtout, un jeu de tests d'eau à réactif (nous en reparlerons plus loin).

Ensuite, en fonction des désirs de l'aquariophile, d'autres éléments peuvent s'avérer nécessaires et s'ajouter à la liste. Un osmoseur permettra de produire la quantité d'eau osmosée nécessaire pour les changements d'eau, un système d'injection de CO2 sera utile aux amoureux des bacs bien plantés, un osmolateur permettra de compenser la perte d'eau engendrée par la condensation, etc.

Les coûts de ce matériel dépendent des types d'appareils, des marques, des puissances, ... Certaines marques ont fait leurs preuves au fil des années, mais de nouveaux produits apparaissent sur le marché à des prix plus intéressant.

L'eau



L'eau est évidement un des aspects les plus importants de l'aquariophilie. Chaque poisson exotique disponible sur le marché a ses propres besoins en eau. Ces besoins doivent être respectés pour permettre aux écailles de s'épanouir au mieux. Les différents paramètres qu'il faut connaître sont les suivants:
- le pH (poid hydrogène), qui représente la concentration d'ions hydrogène (H3O+) compris dans l'eau. L'échelle de mesure va de 1 à 14, la neutralité se situant à 7.0. Plus une eau a un pH élevé, plus il sera dit que cette eau est basique. Inversement, plus le pH est bas, plus l'eau est acide. En aquariophilie, les pH rencontrés vont de 5.5 à 8.5, voire 9.0 pour certaines espèces.

- le KH (dureté carbonatée) est la mesure des carbonates et bicarbonates de calcium et de magnésium dans l'eau. Cette mesure donne une indication du pouvoir tampon de l'eau. Plus la valeur est élevée, plus les paramètres de l'eau seront stables.

- le GH (dureté totale) est la mesure de la dureté de l'eau, c'est à dire la concentrations en ions magnésium et calcium. Une eau est qualifiée de très douce lorsque la dureté de l'eau tourne autour de 5 degrés GH, douce quand elle est de +/- 10 et dure quand elle dépasse 15 degrés.

Ces trois valeurs sont importantes, doivent être connues dès le début de l'aventure et testées régulièrement. En effet, les mesures de l'eau du robinet restreindront déjà fortement les possibilités offertes à l'aquariophile.

Les poissons



Avant de définir un plan de population, les questions de compatibilité des poissons avec l'eau, de compatibilité des poissons entre eux, de surpopulation et d'adaptation ou non des poissons avec le volume du bac doivent être posée.

- "Avec quels poissons mon eau de conduite est-elle compatible?"
Comme discuté dans le chapitre précédent, les mesures de pH et gH auront un gros impact sur le choix de la population. Les poissons doivent pouvoir vivre dans l'eau de conduite dont on dispose. Un poisson d'eau douce et acide ne pourra vivre dans une eau à pH 8 et GH 17. Il est toujours possible de modifier les paramètres de l'eau de conduite, mais cette opération n'est pas conseillée pour les débutants.

- "Mes poissons sont-ils compatibles entre eux?"
Certains poissons doivent vivre en couple, d'autre en trios, d'autres encore en groupe de 5, et certains enfin doivent vivre en banc. Toutes ces contraintes doivent être connues avant l'achat d'un poisson. Un poisson vivant en banc sera stressé si il est maintenu seul, un poisson vivant en couple deviendra agressif avec ses congénères si il vit en groupe étendu. De plus, les relations inter spécifiques des poissons sont fort différentes d'une espèce à l'autre. Certains poissons comme les cichlidés sont territoriaux, certains mâles comme les bettas ne supportent pas la présence d'un autre mâle rival de la même espèce, les poissons calmes seront stressés par les poissons actifs, etc.
Tous ces comportements joueront sur la qualité des relations des poissons entre eux, et transformeront votre bac en ring de boxe ou en paradis aquatique en fonction des cas.

- "La surpopulation, qu'est-ce que c'est?"
On dit qu'un bac est en surpopulation lorsqu'il est trop peuplé, mais cette notion est très subjective. Une règle minimaliste, mais applicable dans pas mal de cas indique "1 cm de poisson à l'âge adulte par litre d'eau réel". Cette règle vaut pour la plupart des petits poissons, mais doit être adaptée au cas par cas dans le cas de poissons de grande taille, ou dans le cas des cichlidés par exemple.

- "Mon bac est-il adapté à ce poisson?"
Certains poissons vendus dans le commerce sont de petite taille (quelques cm) mais peuvent parfois atteindre des 30, 40 voire parfois 50cm à l'âge adulte. Il est évident qu'un tel poisson ne peut pas vivre dans un bac de dimensions 60x30x30. Il pourrait à peine se retourner.

Une bonne connaissance des poissons qui nous intéressent permet de répondre à toutes ces questions et permet d'éviter pas mal de catastrophes.

Les plantes



Les plantes ont un rôle très important dans un bac. Non seulement elles permettent de transformer une série de substances nocives contenues dans l'eau, mais en plus, elles aident à l'oxygénation du bac, elles proposent des refuge à certains poissons et servent de nourriture pour tout une série de poisson herbivores.

Il faut donc bien penser la plantation du bac, avant la mise en eau, mais sans oublier que les plantes ont aussi des besoins nutritifs (sol nutritif, engrais, CO2, etc) et qu'elles nécessitent aussi une attention particulière lors des entretiens de l'aquarium (taille, bouturage, apport de nourriture, etc).




Pendant la mise en eau



Une fois que le bac aura été choisi, que l'emplacement aura été décidé (il est plus facile de déplacer un bac vide que plein !), que le matériel aura été acheté (bien vérifier que tout fonctionne avant la mise en eau), que les plantes auront été préparées, que l'eau aura eut le temps de reposer (évaporation du chlore et liage des métaux lourds), on peut démarrer réellement l'installation du bac. Pour ce faire, il faut monter et stabiliser le bac sur son support (utilisation d'une plaque de polystyrène), préparer et disposer le sol (bien rincer le sable ou les graviers), poser les décors (bien nettoyer les pierres et racines), planter les plantes, installer tout le matériel (filtration, chauffage, éclairage, etc), et enfin ajouter l'eau dans le bac.

Ensuite, on branche et on passe à la suite.

La chimie de l'eau



La suite, c'est sans doute la plus longue partie de la mise en place d'un bac. Un aquarium représente un écosystème dans lequel des être vivants vont évoluer. Cet écosystème implique un équilibre et une harmonie qui met du temps à se faire.

Commençons par le début. Les poissons, les plantes, bref tous les être vivants du bac vont produire des déchets sous forme d'ammoniac ou d'ammonium. Ces déchets à ce stade sont extrêmement nocifs et doivent donc disparaître le plus rapidement possible. Cette transformation va se faire via une première colonie de bactéries (les bactéries Nitrosomonas) et les déchets passeront à l'état de nitrites. Cependant, les nitrites sont toujours mortels pour les poissons, même à petite dose et doivent donc disparaître à leur tour. Ce sera le rôle des bactéries dénitrifiantes du bac. Enfin, les nitrates, résultant de l'action des bactéries dénitrifiantes, serviront de nutritifs aux plantes, et le cycle recommence.

Ce cycle est appelé "cycle de l'azote". Il est nécessaire avant toute introduction de poisson pour permettre à ceux-ci de survivre. Les 4 semaines suivant la mise en eau du bac seront donc consacrées à l'attente du pic de nitrites, puis à leur disparition. Cette phase annonce que la colonie de bactéries dénitrifiantes est suffisante et qu'elle peut faire face à la pollution du bac.

Pendant cette période d'attente, il n'est pas nécessaire (même déconseillé) de faire des changements d'eau. L'aquariophile peut en profiter pour modifier un peu son décor, ajouter ou retirer l'une ou l'autre plante, etc.




Après la mise en eau

L'introduction des premiers poissons



Une fois le cycle établi, le grand moment de l'introduction des premiers poissons est proche. Ce moment tant attendu qui consacre la période d'attente peut être le début d'une aventure... ou sa fin. Ce moment est en effet délicat. Outre le choix des poissons, il faut prendre garde à la manière de les introduire dans le bac.

De fait, trop de poissons d'un coup engendreraient une trop forte augmentation de pollution, une montée de nitrites, et la mort d'une partie des poissons dans le meilleur des cas. En fonction des poissons et du volume du bac, il est donc préférable d'introduire les poissons par petit groupe et à une semaine d'intervalle.

Ensuite vient le problème de l'eau. Dans les animaleries, les poissons sont pour la plupart maintenus dans une eau neutre (pH 7.0, gH 12.0). En aquariophile averti, nous avons tenté d'adapter l'eau au choix des poissons, ou le choix des poissons à l'eau. Mais dans les deux cas, il y a de fortes chances que les paramètres du futur bac soient différents de ceux du bac de vente. Il faut donc préparer les nouveaux poissons à la nouvelle eau, de manière progressive. Il faut tenir compte de la température du bac (on laisse le sachet fermé tremper dans le bac) et les paramètres pH et GH (utilisation d'un système goute à goute pour ajouter petit à petit d'eau du bac dans le sachet). Plus le temps d'acclimatation sera long, plus les poissons ont des chances de s'adapter au nouveau bac.

Une fois les poissons acclimatés, ils peuvent être ajoutés au bac (ne jamais verser l'eau du magasin dans le bac).

Les entretiens



Le bac est planté, peuplé, décoré, il est agréable à regarder, tout se passe bien... Mission accomplie. Ou presque. Il reste en effet à parler des entretiens. Le bac étant un circuit fermé, il convient de renouveler régulièrement une partie de l'eau pour ajouter de nouveau nutriments et nettoyer le bac d'un maximum de crasses.

En fonction des poissons et du bac, les changements d'eau doivent être plus ou moins conséquents et plus ou moins espacés. Cependant, une bonne base de travail est de considérer qu'il faut changer 10% d'eau toutes les semaines. En aucun cas il ne faut dépasser 40 à 50% par semaine. Un tel changement provoquerait une trop brusque variation des paramètres de l'eau. Ne pas oublier concernant l'eau de la laisser reposer suffisamment longtemps pour que le chlore ait eut le temps de s'évaporer et que les métaux lourds se soient liés.

Pour l'entretien, la taille des plantes, l'aspiration des déchets et la pêche aux "OFNI" (Objets Flottant Non Identifiés) doivent être faits le plus souvent possible. Ces actions permettront une stabilité au bac et surtout, maintiendront le bac propre, ce qui est toujours plus agréable pour l'aquariophile.




Liens supplémentaires



www.aquasquale.com
annick.bonvin.free.fr
www.ivanov.ch
www.hmprod.net/aquariums
et last but not least http://www.aquariophilie.org




Conclusion pour bien débuter en aquariophilie



Avec ces conseils et la lecture des liens mentionnés, vous devriez pouvoir débuter correctement dans l'aquariophilie et mener à bien une première expérience. L'aquariophilie est un passe-temps qui se transforme vite en passion, une fois qu'on attrape le virus, et mener à bien une reproduction engendre une satisfaction et un plaisir inégalé.

Si cependant il vous reste des questions, consultez la faq ou venez nous les poser sur le forum. Nous nous ferons un plaisir de vous répondre.

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