Définition et histoire de l'aquariophilie
Peu d'aquariophiles connaissent l'histoire de leur hobby, l'aquariologie.
Cette chronique va vous permettre d'en savoir un peu plus sur cet art apparu il y a plus de 50 000 ans et jusqu'au XIX siècle.
Oannès, le dieu-poisson de Babylone
Ce sont les Sumériens qui ont découvert l'aquariophilie en premiers, puis les prêtres puisque les bassins servaient de décoration dans les temples du dieu-poisson Oannes. Même s'ils ont été les premiers à les élever, pourtant ils n'étaient pas les premiers à les vénérer.
En effet, il y a plus de 50 000ans, les aborigènes d'Australie taillaient des poissons dans la pierre, histoire de faire passer le message, ces signes servaient d'apprentissage aux jeunes car ils n'avaient pas d'écriture.
Ce n'est qu'au temps des romains que les bassins d'ornement furent aussi adoptés par la population.
Riches comme pauvres, les Romains sont des aquariophiles convaincus : on possède des poissons d'eau douce et, si l'on a les moyens, on se fait construire un bassin d'eau salé, afin d'élever des espèces plus rares. Il ne s'agit pas seulement de décorer les jardins : les Romains tentent véritablement de dresser leurs poissons, qu'ils cajolent, dont il tente d'être reconnu, et auxquels ils offrent des colliers et autres bijoux en signe d'affection. Antonia Minor aurait même accroché des boucles d'oreilles aux ouïes d'une murène, qu'elle avait réussi à apprivoiser...
Le célèbre Pline l'ancien en parle même dans ses textes. (Pline l'ancien, "Histoire Naturelle", livre LV)
C'est même à ce moment-là que les bassins d'eau de mer apparurent.
Mosaïque romaine. (Photo Mary Harrsch)
Pendant ce temps en chine aussi, on a découvert des bassins d'ornements et même des gravures ressemblant fortement à des aquariums. Des fresques sont à la cité interdite.
Après l'effondrement de l'Empire romain, cette pratique cessa en Europe mais continua en chine ou eurent lieu de nombreux croisements et de nombreuses sélections.
L'élevage des poissons d'ornements ne commence véritablement qu'au XVI ème siècle, et tout d'abord par le japon, en sélectionnant des espèces qui sont élevés et conservés vivants dans des vases, des jattes, puis des bassines, avant de passer à des plans d'eau de plus en plus grandes capacités et structurés en jardin japonais.
Au XVIIIème siècle, la cour de Versailles raffole de poissons rouges connus sous le nom de cyprin doré ou dorade de Chine, une vraie mode.
L'aquarium, tel que nous le connaissons, n'apparait qu'au XIXème siècle, en Angleterre. Mr brande le décrit pour la première fois en 1819 comme un milieu dans lequel la faune et la flore vivent en harmonie. Il faut dire qu'à cette époque, seul le poisson rouge japonais est élevé, et de surcroît l'aquariophilie en est encore à ces débuts et n'est pas très répandue.
Prenons par exemple le chauffage, il se fait avec des bougies, qui sont appelées veilleuses, l'aquarium quant à lui est placé à côté d'une fenêtre pour profiter de la lumière du jour, quant à la nourriture, ce seront des insectes vivants (daphnies) qui doivent être récoltés dans des mares du coin. Pour la petite histoire ceci est d'ailleurs à l'origine du sigle Tétra.
Quant au premier aquarium public, il ouvre à Londres en 1853. Avec l'apparition de l'électricité, vers 1880, l'aquarium va connaitre un développement fulgurant : l'ampoule, vient d'être inventée par Mr Edison qui permet un éclairage continu et à moindre cout, le chauffage quant à lui s'améliore aussi, on passe des bougies à la lampe à pétrole, plus facile à gérer. Dans un même temps, grâce aux progrès des transports, et des circuits commerciaux se développent, notamment à Hambourg, Anvers, Amsterdam.
Entre-temps apparait la pompe à eau, inventé par un Anglais et qui équipe l'aquarium de paris à la fin du XIX ème siècle.
Guide pratique du pisciculteur / Pierre Carbonnier
En 1869, le naturaliste français Pierre Carbonnier commence à importer des poissons exotiques de Chine comme le combattant. Pierre Carbonnier est également le directeur de l'Aquarium public du Trocadéro lors de l'Exposition française de 1878.
En 1858, apparaît aux Etats-Unis le premier livre traitant uniquement de l'aquariophilie : The Family Aquarium de Henry D. Butler. New York Aquarium Journal est le premier magazine aquariophile du monde publié à New York en 1876.
Les premiers poissons exotiques sont alors importés, c'est le poisson-paradis, puis le poisson ange suivi rapidement d'espèces en provenance d'Amazonie.
Pour une aquariophilie plus simple, c'est le guppy qui va permettre, grâce à ses faibles exigences de simplifier la maintenance et le développement chez le particulier.
Le XXème siècle marque l'avènement de l'aquarium, avec la création aux alentours de 1930, des premiers clubs d'aquariophilie facilitée par la mode de l'exotisme, et qui est visible à l'époque dans les zoos. Ainsi l'aquarium devient la pièce maitresse dans la décoration des intérieurs. Ensuite, l'aquariophilie décolle et évolue à grand pas, ou comme en 1955 le Dr. Baensch met au point la première nourriture en flocon, et qui sera commercialisée par une grande firme allemande.
L'aquariophilie c'est aussi le récifal, de la période balbutiement, sa percée n'apparait que réellement en 1990 avec des animaux pouvant être maintenu en aquarium ou en aquaterrarium d'eau douce. Notre dernière visite à Singapour a mis en évidence des variétés de méduses avec filaments de plus de 5 mètres. On pourrait penser que l'aquariophilie n'évoluera plus, mais des produits innovants font leur apparition tous les ans. Les aquariums Nanos, en sont les derniers nées adapté pour l'aquariophilie des paysages aquatiques ou aquascaping.
Les poissons d'ornements tropicaux sont aujourd'hui les animaux de compagnie de demain car ils ont une espérance de vie bien plus longue qu'au début de l'aquariophilie pour les plus répandus, avec plus de 500 espèces régulièrement commercialisées. De retour d'Asie il faut voir les fermes d'élevages avec des chiffres impressionnants, tant sur le beta que sur le Discus, pour ne citer que 2 sortes, le marché est vaste et florissant.
En 2000 l'élevage d'espèces non alimentaires - principalement d'eau douce, destinées au marché de l'aquariophilie est un secteur très prometteur. La valeur de la vente mondiale de poissons vivants destinés aux aquariums est estimée à 900 millions de dollars US en vente en gros, et 3 milliards de dollars dans le commerce de détail.
Enfin le nombre de foyer possédant un aquarium (par la Sofres en 1995) augmente de 1 point par an. Cette même enquête estime à 21,4 millions le nombre de poissons possédés par les ménages français, mais selon les sources fournisseurs, on passerait plutôt la barre de 30 millions.
Combien existe-t-il d'espèces de poissons à la surface du globe ? C'est une question que se posent de nombreux scientifiques et qui, pour le moment, n'a reçu qu'une réponse partielle.
Actuellement sont connues environ 20 000 espèces dont environ 8 400 seraient d'eau douce.
En aquarium, seule une fraction est représentée, car à ce nombre doivent être retirées toutes les espèces d'eau froide en particulier, ainsi que les espèces incompatibles avec la vie en aquarium à cause de leur taille ou de leur peu d'intérêt.
L'aquariophilie contribue au développement de la recherche scientifique concernant les milieux aquatiques: biologie, écologie, reproduction, alimentation et comportement des animaux et plantes aquatiques. Elle est également utilisée pour tester les effets de certaines substances avérées ou supposées polluantes.
Si l'aquariophilie peut être pratiquée dans le but de préserver des espèces menacées, elle est souvent accusée de participer à la destruction de certains milieux. Si les poissons d'eau douce sont souvent élevés en aquaculture, les poissons de mer sont souvent capturés dans leur milieu naturel. Les mauvaises conditions de capture et de transport entraînent une mortalité élevée, et le nombre de poissons capturés dans leur milieu est largement supérieur au nombre introduits dans les aquariums.
Cette chronique va vous permettre d'en savoir un peu plus sur cet art apparu il y a plus de 50 000 ans et jusqu'au XIX siècle.
Historique :
Oannès, le dieu-poisson de Babylone
Ce sont les Sumériens qui ont découvert l'aquariophilie en premiers, puis les prêtres puisque les bassins servaient de décoration dans les temples du dieu-poisson Oannes. Même s'ils ont été les premiers à les élever, pourtant ils n'étaient pas les premiers à les vénérer.
En effet, il y a plus de 50 000ans, les aborigènes d'Australie taillaient des poissons dans la pierre, histoire de faire passer le message, ces signes servaient d'apprentissage aux jeunes car ils n'avaient pas d'écriture.
Ce n'est qu'au temps des romains que les bassins d'ornement furent aussi adoptés par la population.
Riches comme pauvres, les Romains sont des aquariophiles convaincus : on possède des poissons d'eau douce et, si l'on a les moyens, on se fait construire un bassin d'eau salé, afin d'élever des espèces plus rares. Il ne s'agit pas seulement de décorer les jardins : les Romains tentent véritablement de dresser leurs poissons, qu'ils cajolent, dont il tente d'être reconnu, et auxquels ils offrent des colliers et autres bijoux en signe d'affection. Antonia Minor aurait même accroché des boucles d'oreilles aux ouïes d'une murène, qu'elle avait réussi à apprivoiser...
Le célèbre Pline l'ancien en parle même dans ses textes. (Pline l'ancien, "Histoire Naturelle", livre LV)
C'est même à ce moment-là que les bassins d'eau de mer apparurent.
Mosaïque romaine. (Photo Mary Harrsch)
Pendant ce temps en chine aussi, on a découvert des bassins d'ornements et même des gravures ressemblant fortement à des aquariums. Des fresques sont à la cité interdite.
Après l'effondrement de l'Empire romain, cette pratique cessa en Europe mais continua en chine ou eurent lieu de nombreux croisements et de nombreuses sélections.
L'élevage des poissons d'ornements ne commence véritablement qu'au XVI ème siècle, et tout d'abord par le japon, en sélectionnant des espèces qui sont élevés et conservés vivants dans des vases, des jattes, puis des bassines, avant de passer à des plans d'eau de plus en plus grandes capacités et structurés en jardin japonais.
Au XVIIIème siècle, la cour de Versailles raffole de poissons rouges connus sous le nom de cyprin doré ou dorade de Chine, une vraie mode.
L'aquarium, tel que nous le connaissons, n'apparait qu'au XIXème siècle, en Angleterre. Mr brande le décrit pour la première fois en 1819 comme un milieu dans lequel la faune et la flore vivent en harmonie. Il faut dire qu'à cette époque, seul le poisson rouge japonais est élevé, et de surcroît l'aquariophilie en est encore à ces débuts et n'est pas très répandue.
Prenons par exemple le chauffage, il se fait avec des bougies, qui sont appelées veilleuses, l'aquarium quant à lui est placé à côté d'une fenêtre pour profiter de la lumière du jour, quant à la nourriture, ce seront des insectes vivants (daphnies) qui doivent être récoltés dans des mares du coin. Pour la petite histoire ceci est d'ailleurs à l'origine du sigle Tétra.
Quant au premier aquarium public, il ouvre à Londres en 1853. Avec l'apparition de l'électricité, vers 1880, l'aquarium va connaitre un développement fulgurant : l'ampoule, vient d'être inventée par Mr Edison qui permet un éclairage continu et à moindre cout, le chauffage quant à lui s'améliore aussi, on passe des bougies à la lampe à pétrole, plus facile à gérer. Dans un même temps, grâce aux progrès des transports, et des circuits commerciaux se développent, notamment à Hambourg, Anvers, Amsterdam.
Entre-temps apparait la pompe à eau, inventé par un Anglais et qui équipe l'aquarium de paris à la fin du XIX ème siècle.
Guide pratique du pisciculteur / Pierre Carbonnier
En 1869, le naturaliste français Pierre Carbonnier commence à importer des poissons exotiques de Chine comme le combattant. Pierre Carbonnier est également le directeur de l'Aquarium public du Trocadéro lors de l'Exposition française de 1878.
En 1858, apparaît aux Etats-Unis le premier livre traitant uniquement de l'aquariophilie : The Family Aquarium de Henry D. Butler. New York Aquarium Journal est le premier magazine aquariophile du monde publié à New York en 1876.
Les premiers poissons exotiques sont alors importés, c'est le poisson-paradis, puis le poisson ange suivi rapidement d'espèces en provenance d'Amazonie.
Pour une aquariophilie plus simple, c'est le guppy qui va permettre, grâce à ses faibles exigences de simplifier la maintenance et le développement chez le particulier.
Le XXème siècle marque l'avènement de l'aquarium, avec la création aux alentours de 1930, des premiers clubs d'aquariophilie facilitée par la mode de l'exotisme, et qui est visible à l'époque dans les zoos. Ainsi l'aquarium devient la pièce maitresse dans la décoration des intérieurs. Ensuite, l'aquariophilie décolle et évolue à grand pas, ou comme en 1955 le Dr. Baensch met au point la première nourriture en flocon, et qui sera commercialisée par une grande firme allemande.
L'aquariophilie c'est aussi le récifal, de la période balbutiement, sa percée n'apparait que réellement en 1990 avec des animaux pouvant être maintenu en aquarium ou en aquaterrarium d'eau douce. Notre dernière visite à Singapour a mis en évidence des variétés de méduses avec filaments de plus de 5 mètres. On pourrait penser que l'aquariophilie n'évoluera plus, mais des produits innovants font leur apparition tous les ans. Les aquariums Nanos, en sont les derniers nées adapté pour l'aquariophilie des paysages aquatiques ou aquascaping.
Les poissons d'ornements tropicaux sont aujourd'hui les animaux de compagnie de demain car ils ont une espérance de vie bien plus longue qu'au début de l'aquariophilie pour les plus répandus, avec plus de 500 espèces régulièrement commercialisées. De retour d'Asie il faut voir les fermes d'élevages avec des chiffres impressionnants, tant sur le beta que sur le Discus, pour ne citer que 2 sortes, le marché est vaste et florissant.
Quelques chiffres :
En 2000 l'élevage d'espèces non alimentaires - principalement d'eau douce, destinées au marché de l'aquariophilie est un secteur très prometteur. La valeur de la vente mondiale de poissons vivants destinés aux aquariums est estimée à 900 millions de dollars US en vente en gros, et 3 milliards de dollars dans le commerce de détail.
Enfin le nombre de foyer possédant un aquarium (par la Sofres en 1995) augmente de 1 point par an. Cette même enquête estime à 21,4 millions le nombre de poissons possédés par les ménages français, mais selon les sources fournisseurs, on passerait plutôt la barre de 30 millions.
Combien existe-t-il d'espèces de poissons à la surface du globe ? C'est une question que se posent de nombreux scientifiques et qui, pour le moment, n'a reçu qu'une réponse partielle.
Actuellement sont connues environ 20 000 espèces dont environ 8 400 seraient d'eau douce.
En aquarium, seule une fraction est représentée, car à ce nombre doivent être retirées toutes les espèces d'eau froide en particulier, ainsi que les espèces incompatibles avec la vie en aquarium à cause de leur taille ou de leur peu d'intérêt.
L'aquariophilie contribue au développement de la recherche scientifique concernant les milieux aquatiques: biologie, écologie, reproduction, alimentation et comportement des animaux et plantes aquatiques. Elle est également utilisée pour tester les effets de certaines substances avérées ou supposées polluantes.
Si l'aquariophilie peut être pratiquée dans le but de préserver des espèces menacées, elle est souvent accusée de participer à la destruction de certains milieux. Si les poissons d'eau douce sont souvent élevés en aquaculture, les poissons de mer sont souvent capturés dans leur milieu naturel. Les mauvaises conditions de capture et de transport entraînent une mortalité élevée, et le nombre de poissons capturés dans leur milieu est largement supérieur au nombre introduits dans les aquariums.
Ouvrages et articles cités :
Revue scientifique proceedings of the society.
Source documentation, internet :
http://forum.aquagora.fr/7/
http://aquatom.chez-alice.fr/articles/historique.htm
http://espritamazone.e-monsite.com
http://www.wikipedia.org/ Wikipedia Licence CC BY-SA 3.0
Publicité