Et pourquoi pas un combattant
Certains hésitent encore à prendre ce poisson, tandis que d’autres l’achètent un peu à la va-vite, en croyant que ce sera les mêmes soins que pour un poisson rouge…
Ayant moi-même accueilli plusieurs fois le splendide Betta, je souhaite par ce tuto partager mon amour (au second degré, hein) de ce poisson aux formes gracieuses et au comportement intéressant. J’espère que ça lèvera le doute auprès de ceux qui sont séduits par ce superbe animal, mais qui n’osent pas franchir le pas… Je ne prétends pas que les conseils suivants soient universels : d’autres utilisent des méthodes différentes pour soigner leur petit protégé combatif, et s’en sortent à merveille. Je précise également que je ne parlerai pas de sa reproduction : j’en connais le principe, mais je n’ai jamais essayé d’en élever et ne me prononcerai donc pas là-dessus. En tous les cas, je vous souhaite de passer un bon moment à travers cette lecture ;-)
Commençons par un petit aperçu écologique, important pour la suite : où vit le combattant ? C’est un petit poisson originaire d’Asie du Sud-Est (Laos, Cambodge, Malaisie…). Là-bas, on capture des mâles pour les faire combattre à mort et ainsi remporter des paris, comme les combats de coqs ou de chiens. A l’état sauvage, il vit dans de petits points d’eau stagnante (rizières, mares, voire flaques d’eau !). Ces eaux sont peu profondes ; par conséquent, elles sont chaudes (climat tropical) et très plantées (car bien éclairées par le soleil). Malgré tout, elles restent peu oxygénées. Ce poisson s’est donc adapté à cet environnement, sous 3 aspects essentiels :
- de grandes nageoires voilées : dans une flaque, inutile de savoir piquer des sprints ! Alors autant avoir de belles nageoires voilées qui, certes, ralentissent la nage, mais ont l’avantage d’être plus présentable au moment de séduire ces dames…
- la présence d’un labyrinthe : dans des eaux peu oxygénées (car chaudes et stagnantes), il est nécessaire d’utiliser une méthode efficace pour ne pas mourir asphyxié. Celle du combattant est originale : la nature lui a administré un organe appelé « labyrinthe », situé derrière la bouche, et qui lui permet de respirer directement l’oxygène de l’air ! Pour cela, il prend un peu d’air en surface qu’il va garder quelques secondes avant de le « recracher » sous forme de bulle. C’est également le cas de certains gouramis. Donc si vous le voyez faire ça, c’est tout à fait normal ;-)
- le pire ennemi des moustiques : les eaux stagnantes sont la terre promise des moustiques et dérivés (chironomes…), où ils pondent leurs œufs et où les larves se développent. Tout comme le guppy, le betta se nourrit principalement de cette bouffe tombée du ciel.
Son mode de respiration et son régime alimentaire en font donc un poisson essentiellement de surface. D’ailleurs, vous remarquerez qu’il a la bouche orientée vers le haut, tout comme ses copains guppys et platys…
Bon alors tout ça c’est bien beau, mais comment s’en occuper, de ce betta ? C’est un poisson assez « facile », certes, mais qui a tout de même besoin d’un minimum de soins.
- le bac : comme dit plus haut, le combattant n’est pas un poisson « nageur », contrairement à l’arlequin ou au barbus. Ses nageoires en voiles le ralentissent considérablement, et il n’a pas beaucoup d’endurance. Evitez donc les grands bacs, qui ont besoin d’une pompe suffisamment puissante pour filtrer tout l’aquarium : le betta passerait son temps à lutter contre le courant et s’épuiserait. Si possible, évitez aussi la cellule de dégrisement de 2L ! Comme tout être vivant, ce poisson a besoin d’un minimum d’espace vital… Les miens, je les ai toujours mis dans un petit 40 L ; mais les 20 ou 30 L du commerce sont déjà très bien. Certains ne mettent pas de filtre du tout. Je pense que c’est une erreur : le filtre permet de nettoyer l’eau, mais surtout d’y véhiculer l’oxygène ou encore les composantes nécessaires aux plantes. Sans filtre, les bactéries pullulent à vitesse grand V et les plantes étouffent. Certes dans la nature, le betta vit dans des eaux stagnantes ; mais ces eaux se trouvent à l’extérieur, où l’air et l’eau se renouvellent (vent et pluie). Perso, j’utilise comme filtre l’excellent i60 de chez JBL, un petit filtre intérieur qui en + est totalement silencieux (c’est dingue comme le matos a évolué !) ; je l’ai réglé sur courant faible et c’est impec’. L’eau doit être chauffée (25-26°C c’est très bien).
Filtre JBL i60
- le décor et les plantes : ce poisson a besoin d’un minimum de cachettes et affectionne particulièrement les petits recoins, grottes, etc… Quelques cailloux et une ou deux racines contribueront à l’esthétique tout en le rassurant. Encore une fois, ce n’est pas un grand nageur et il aime se poser dans un coin où il se sentira en sécurité. J’en ai eu un qui, peu de temps après avoir été introduit, a trouvé refuge dans le creux d’une racine ; il a décrété que c’était son territoire et il y passait la nuit ou s’y réfugiait quand il avait peur. Le betta adore aussi les plantes. Il ne s’en nourrit pas, mais elles le rassurent. Il aime beaucoup la Vallisneria asiatica, mais elle a tendance à envahir la surface de l’aquarium, privant toutes les autres de lumière ; à tailler régulièrement donc, ou à planter seule. Sinon, à peu près toutes les autres plantes lui conviennent.
Mon bac : comme vous pouvez le voir, un 40 L suffit amplement, avec 1 filtre, 1 thermostat et 1 bonne lampe (ici : Aqualight Led de chez Eheim). Les plantes au 1er plan sont des Glossostigma elatinoides, une sorte de gazon qui recouvrira tout le sol
- la nourriture (ah oui c’est important ça) : des flocons pour combattants existent, mais il est grandement conseillé de lui donner du vivant de temps en temps (vers de vase, artémias, daphnies…). Perso j’évite les artémias : il ne faut pas lui en donner trop car étant des crustacés de mer, elles contiennent beaucoup de sel, ce à quoi le betta n’est pas habitué ; il faut donc lui en donner très peu à la fois, et bien souvent les autres artémias finissent par crever dans leur boîte. Attention aussi à ne pas lui donner QUE du vivant ! J’ai fait cette erreur avec l’un des miens une fois : je ne lui donnais jamais de paillettes, mais un peu de vers de vase et de moustiques tous les jours ; c’est un aliment trop riche et il a fini par mourir d’indigestion. Ou alors, si vous voulez le nourrir uniquement avec du vivant, nourrissez-le un jour sur deux (ce n’est pas un problème : dans la nature, il peut passer plusieurs jours sans manger). Malheureusement, peu de magasins vendent du vivant. Alors il reste une solution un peu folle mais très efficace : l’élevage de moustiques. Je sais, vous allez vous dire « Ce Leucas, c’est vraiment un taré », mais je vous rassure : le but n’est pas de laisser ces diptères nous envahir, mais de donner les larves au betta. L’élevage en lui-même est le plus simple au monde : remplissez une cuvette d’eau… et posez-la au fond du jardin, dans un coin ombragé, en plein été. Juste ça. Au bout d’une semaine ou deux, il y aura des œufs (sortes de petites barques noires de quelques mm à la surface) ; vous pouvez aussi lui en donner d’ailleurs. Mais si vous attendez encore un peu, vous aurez des larves de moustiques. Chopez-les à l’épuisette et donnez-les au betta – elles ne feront pas long feu. Avec un peu de chance, vous aurez même quelques vers de vase pondus par les chironomes (des moustiques qui ne piquent pas – et ne se nourrissent pas d’ailleurs, comme l’éphémère). Attention, votre cuvette peut aussi avoir été colonisée par d’autres petites bêtes (coléoptères d’eau douce, gerris…) : n’en donnez aucune au betta, il ne pourra pas les digérer (en + certaines pourraient lui être dangereuses).
Oeufs de moustiques
- la cohabitation avec d’autres espèces : de manière générale, le betta est un solitaire qui aime être tranquille. Evitez donc les poissons nerveux vivant en groupe (barbus, danios…), qui passeraient leur temps à le chasser et à lui mordiller les nageoires ; de toute façon, ces poissons-là ont besoin d’espace. De même, évitez les poissons à queue de voile (guppys, poissons rouges) : ça excite le combattant, et cette fois c’est lui qui les attaquerait… Evitez aussi tout ce qui est gourami : c’est la même famille et ils risqueraient de ne pas trop s’entendre… Le mieux reste les petits poissons de fond tranquilles, comme le Beaufortia leveretti ou les petits ancistrus. Certaines crevettes aussi, comme les japonica ou les red cherry.
Crevette "red cherry" (env. 2 cm)
Pour ces dernières, les avis divergent : certains disent que la red cherry et le betta ne font pas bon ménage ; d’autres assurent que ça ne pose pas de problème. Ca dépend du betta en fait : avec le mien, aucun souci. Beaucoup disent qu’il s’entend à merveille avec les néons, les arlequins ou encore les nannostomus nains. A voir… Sinon, certains mettent une ou plusieurs femelles betta. Là encore, les avis sont partagés : parfois ça se passe très bien, mais souvent le mâle est agressif avec ces dames ; en tous les cas, après la reproduction il chasse la femelle. Et une fois que les petits naissent, les bébés mâles se battent entre eux en grandissant, voire s’attaquent au père…
Beaufortia leveretti : un petit poisson de fond très, très cool...
Je parle, je parle, mais au final je n’ai toujours pas répondu à la question : pourquoi prendre un combattant ? Ou plutôt, qu’est-ce qui me plaît chez lui ? Je dirais son originalité et son tempérament. Biologiquement, c’est un poisson très beau tout d’abord, mais aussi particulier : il peut respirer avec des bulles, voire théoriquement rester plusieurs heures hors de l’eau - mais je ne pense pas qu’expérimenter cette affirmation soit une bonne idée… Ensuite, c’est le mâle qui s’occupe des petits, qu’il amène dans un nid de bulles qu’il a fait lui-même et qu’il surveille jusqu’à éclosion. Etonnant quand même, non ? Enfin, j’aime sa « personnalité » dans la mesure où chaque betta est différent : j’en ai eu des très calmes, mais aussi des boules de nerf. Et un autre, ben ça dépendait des jours : parfois il était très cool, et parfois il poursuivait sans relâche tout ce qui bougeait ! J’ai eu aussi des territoriaux et des explorateurs… Celui que j’ai actuellement est surtout un curieux : il suffit que je plonge la main pour arranger le décor ou régler le filtre, et hop il vient voir !
Enfin, vous pouvez faire une petite expérience rigolote : de temps en temps, mettez un miroir contre l’aquarium (côté extérieur) ; en voyant son reflet, il se mettra en position d’attaque en gonflant ses ouïes et en déployant ses nageoires. C’est là qu’il est le plus beau ! Faites-le juste quelques minutes par jour, c’est bon pour sa santé car ça le stimule.
Voilà, j’espère que ce « petit » tuto vous aura plu. Je finis avec mes propres photos (soyez indulgents, je ne maîtrise pas beaucoup la photo à travers vitre...). N’hésitez pas à poster vos questions et / ou impressions ;-)
2 red cherry sur la racine
Et enfin, mon petit protégé actuel : un Betta splendens de type "crown tail" (nageoires en pointes, comme déchirées) ; un peu timide aujourd'hui...
Ayant moi-même accueilli plusieurs fois le splendide Betta, je souhaite par ce tuto partager mon amour (au second degré, hein) de ce poisson aux formes gracieuses et au comportement intéressant. J’espère que ça lèvera le doute auprès de ceux qui sont séduits par ce superbe animal, mais qui n’osent pas franchir le pas… Je ne prétends pas que les conseils suivants soient universels : d’autres utilisent des méthodes différentes pour soigner leur petit protégé combatif, et s’en sortent à merveille. Je précise également que je ne parlerai pas de sa reproduction : j’en connais le principe, mais je n’ai jamais essayé d’en élever et ne me prononcerai donc pas là-dessus. En tous les cas, je vous souhaite de passer un bon moment à travers cette lecture ;-)
Commençons par un petit aperçu écologique, important pour la suite : où vit le combattant ? C’est un petit poisson originaire d’Asie du Sud-Est (Laos, Cambodge, Malaisie…). Là-bas, on capture des mâles pour les faire combattre à mort et ainsi remporter des paris, comme les combats de coqs ou de chiens. A l’état sauvage, il vit dans de petits points d’eau stagnante (rizières, mares, voire flaques d’eau !). Ces eaux sont peu profondes ; par conséquent, elles sont chaudes (climat tropical) et très plantées (car bien éclairées par le soleil). Malgré tout, elles restent peu oxygénées. Ce poisson s’est donc adapté à cet environnement, sous 3 aspects essentiels :
- de grandes nageoires voilées : dans une flaque, inutile de savoir piquer des sprints ! Alors autant avoir de belles nageoires voilées qui, certes, ralentissent la nage, mais ont l’avantage d’être plus présentable au moment de séduire ces dames…
- la présence d’un labyrinthe : dans des eaux peu oxygénées (car chaudes et stagnantes), il est nécessaire d’utiliser une méthode efficace pour ne pas mourir asphyxié. Celle du combattant est originale : la nature lui a administré un organe appelé « labyrinthe », situé derrière la bouche, et qui lui permet de respirer directement l’oxygène de l’air ! Pour cela, il prend un peu d’air en surface qu’il va garder quelques secondes avant de le « recracher » sous forme de bulle. C’est également le cas de certains gouramis. Donc si vous le voyez faire ça, c’est tout à fait normal ;-)
- le pire ennemi des moustiques : les eaux stagnantes sont la terre promise des moustiques et dérivés (chironomes…), où ils pondent leurs œufs et où les larves se développent. Tout comme le guppy, le betta se nourrit principalement de cette bouffe tombée du ciel.
Son mode de respiration et son régime alimentaire en font donc un poisson essentiellement de surface. D’ailleurs, vous remarquerez qu’il a la bouche orientée vers le haut, tout comme ses copains guppys et platys…
Bon alors tout ça c’est bien beau, mais comment s’en occuper, de ce betta ? C’est un poisson assez « facile », certes, mais qui a tout de même besoin d’un minimum de soins.
- le bac : comme dit plus haut, le combattant n’est pas un poisson « nageur », contrairement à l’arlequin ou au barbus. Ses nageoires en voiles le ralentissent considérablement, et il n’a pas beaucoup d’endurance. Evitez donc les grands bacs, qui ont besoin d’une pompe suffisamment puissante pour filtrer tout l’aquarium : le betta passerait son temps à lutter contre le courant et s’épuiserait. Si possible, évitez aussi la cellule de dégrisement de 2L ! Comme tout être vivant, ce poisson a besoin d’un minimum d’espace vital… Les miens, je les ai toujours mis dans un petit 40 L ; mais les 20 ou 30 L du commerce sont déjà très bien. Certains ne mettent pas de filtre du tout. Je pense que c’est une erreur : le filtre permet de nettoyer l’eau, mais surtout d’y véhiculer l’oxygène ou encore les composantes nécessaires aux plantes. Sans filtre, les bactéries pullulent à vitesse grand V et les plantes étouffent. Certes dans la nature, le betta vit dans des eaux stagnantes ; mais ces eaux se trouvent à l’extérieur, où l’air et l’eau se renouvellent (vent et pluie). Perso, j’utilise comme filtre l’excellent i60 de chez JBL, un petit filtre intérieur qui en + est totalement silencieux (c’est dingue comme le matos a évolué !) ; je l’ai réglé sur courant faible et c’est impec’. L’eau doit être chauffée (25-26°C c’est très bien).
Filtre JBL i60
- le décor et les plantes : ce poisson a besoin d’un minimum de cachettes et affectionne particulièrement les petits recoins, grottes, etc… Quelques cailloux et une ou deux racines contribueront à l’esthétique tout en le rassurant. Encore une fois, ce n’est pas un grand nageur et il aime se poser dans un coin où il se sentira en sécurité. J’en ai eu un qui, peu de temps après avoir été introduit, a trouvé refuge dans le creux d’une racine ; il a décrété que c’était son territoire et il y passait la nuit ou s’y réfugiait quand il avait peur. Le betta adore aussi les plantes. Il ne s’en nourrit pas, mais elles le rassurent. Il aime beaucoup la Vallisneria asiatica, mais elle a tendance à envahir la surface de l’aquarium, privant toutes les autres de lumière ; à tailler régulièrement donc, ou à planter seule. Sinon, à peu près toutes les autres plantes lui conviennent.
Mon bac : comme vous pouvez le voir, un 40 L suffit amplement, avec 1 filtre, 1 thermostat et 1 bonne lampe (ici : Aqualight Led de chez Eheim). Les plantes au 1er plan sont des Glossostigma elatinoides, une sorte de gazon qui recouvrira tout le sol
- la nourriture (ah oui c’est important ça) : des flocons pour combattants existent, mais il est grandement conseillé de lui donner du vivant de temps en temps (vers de vase, artémias, daphnies…). Perso j’évite les artémias : il ne faut pas lui en donner trop car étant des crustacés de mer, elles contiennent beaucoup de sel, ce à quoi le betta n’est pas habitué ; il faut donc lui en donner très peu à la fois, et bien souvent les autres artémias finissent par crever dans leur boîte. Attention aussi à ne pas lui donner QUE du vivant ! J’ai fait cette erreur avec l’un des miens une fois : je ne lui donnais jamais de paillettes, mais un peu de vers de vase et de moustiques tous les jours ; c’est un aliment trop riche et il a fini par mourir d’indigestion. Ou alors, si vous voulez le nourrir uniquement avec du vivant, nourrissez-le un jour sur deux (ce n’est pas un problème : dans la nature, il peut passer plusieurs jours sans manger). Malheureusement, peu de magasins vendent du vivant. Alors il reste une solution un peu folle mais très efficace : l’élevage de moustiques. Je sais, vous allez vous dire « Ce Leucas, c’est vraiment un taré », mais je vous rassure : le but n’est pas de laisser ces diptères nous envahir, mais de donner les larves au betta. L’élevage en lui-même est le plus simple au monde : remplissez une cuvette d’eau… et posez-la au fond du jardin, dans un coin ombragé, en plein été. Juste ça. Au bout d’une semaine ou deux, il y aura des œufs (sortes de petites barques noires de quelques mm à la surface) ; vous pouvez aussi lui en donner d’ailleurs. Mais si vous attendez encore un peu, vous aurez des larves de moustiques. Chopez-les à l’épuisette et donnez-les au betta – elles ne feront pas long feu. Avec un peu de chance, vous aurez même quelques vers de vase pondus par les chironomes (des moustiques qui ne piquent pas – et ne se nourrissent pas d’ailleurs, comme l’éphémère). Attention, votre cuvette peut aussi avoir été colonisée par d’autres petites bêtes (coléoptères d’eau douce, gerris…) : n’en donnez aucune au betta, il ne pourra pas les digérer (en + certaines pourraient lui être dangereuses).
Oeufs de moustiques
- la cohabitation avec d’autres espèces : de manière générale, le betta est un solitaire qui aime être tranquille. Evitez donc les poissons nerveux vivant en groupe (barbus, danios…), qui passeraient leur temps à le chasser et à lui mordiller les nageoires ; de toute façon, ces poissons-là ont besoin d’espace. De même, évitez les poissons à queue de voile (guppys, poissons rouges) : ça excite le combattant, et cette fois c’est lui qui les attaquerait… Evitez aussi tout ce qui est gourami : c’est la même famille et ils risqueraient de ne pas trop s’entendre… Le mieux reste les petits poissons de fond tranquilles, comme le Beaufortia leveretti ou les petits ancistrus. Certaines crevettes aussi, comme les japonica ou les red cherry.
Crevette "red cherry" (env. 2 cm)
Pour ces dernières, les avis divergent : certains disent que la red cherry et le betta ne font pas bon ménage ; d’autres assurent que ça ne pose pas de problème. Ca dépend du betta en fait : avec le mien, aucun souci. Beaucoup disent qu’il s’entend à merveille avec les néons, les arlequins ou encore les nannostomus nains. A voir… Sinon, certains mettent une ou plusieurs femelles betta. Là encore, les avis sont partagés : parfois ça se passe très bien, mais souvent le mâle est agressif avec ces dames ; en tous les cas, après la reproduction il chasse la femelle. Et une fois que les petits naissent, les bébés mâles se battent entre eux en grandissant, voire s’attaquent au père…
Beaufortia leveretti : un petit poisson de fond très, très cool...
Je parle, je parle, mais au final je n’ai toujours pas répondu à la question : pourquoi prendre un combattant ? Ou plutôt, qu’est-ce qui me plaît chez lui ? Je dirais son originalité et son tempérament. Biologiquement, c’est un poisson très beau tout d’abord, mais aussi particulier : il peut respirer avec des bulles, voire théoriquement rester plusieurs heures hors de l’eau - mais je ne pense pas qu’expérimenter cette affirmation soit une bonne idée… Ensuite, c’est le mâle qui s’occupe des petits, qu’il amène dans un nid de bulles qu’il a fait lui-même et qu’il surveille jusqu’à éclosion. Etonnant quand même, non ? Enfin, j’aime sa « personnalité » dans la mesure où chaque betta est différent : j’en ai eu des très calmes, mais aussi des boules de nerf. Et un autre, ben ça dépendait des jours : parfois il était très cool, et parfois il poursuivait sans relâche tout ce qui bougeait ! J’ai eu aussi des territoriaux et des explorateurs… Celui que j’ai actuellement est surtout un curieux : il suffit que je plonge la main pour arranger le décor ou régler le filtre, et hop il vient voir !
Enfin, vous pouvez faire une petite expérience rigolote : de temps en temps, mettez un miroir contre l’aquarium (côté extérieur) ; en voyant son reflet, il se mettra en position d’attaque en gonflant ses ouïes et en déployant ses nageoires. C’est là qu’il est le plus beau ! Faites-le juste quelques minutes par jour, c’est bon pour sa santé car ça le stimule.
Voilà, j’espère que ce « petit » tuto vous aura plu. Je finis avec mes propres photos (soyez indulgents, je ne maîtrise pas beaucoup la photo à travers vitre...). N’hésitez pas à poster vos questions et / ou impressions ;-)
2 red cherry sur la racine
Et enfin, mon petit protégé actuel : un Betta splendens de type "crown tail" (nageoires en pointes, comme déchirées) ; un peu timide aujourd'hui...
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