La santé de l'aquarium
Introduction à la santé dans un aquarium
"Il n'y a pas de poissons malades, que des bacs malades". (Guide marabout de la santé de l'aquarium).
Cette affirmation, aussi choquante soit-elle, n'en est pas pour le moins vraie. Un poisson malade ou affaibli dans un bac équilibré ne court bien souvent aucun danger, pas plus en tout cas qu'un poisson sain évoluant dans cette même pièce d'eau. A l'inverse, un poisson sain dans un bac déséquilibré sera affaibli par le milieu dans lequel il évolue, et finira au fond du bac, le ventre en l'air, si l'aquariophile ne se préoccupe pas de résoudre le déséquilibre du bac.
Le poisson est en effet totalement dépendant du milieu dans lequel il évolue. C'est l'eau du bac qui lui fournit tous ses besoins existentiels, mais aussi des éventuels agents pathogènes présents en nombre important dans le bac en permanence. Si, d'ordinaire, les défenses immunitaires du poisson suffisent bien souvent à le préserver de ces vecteurs infectieux, une carence, un stress ou un déséquilibre seraient suffisants pour diminuer physiologiquement le poisson, et le rendre plus sensibles à la masse de parasites qui l'entourent.
En cas de maladies, il faut donc soigner le poisson malade (!), mais aussi et surtout, corriger les conditions d'existence qui lui sont imposées, sans quoi, les efforts déployés pour soigner le poisson seront vains. De la même manière, suite à un décès inexpliqué, il est important de trouver et de résoudre la cause du décès avant d'introduire un remplaçant, faute de quoi le nouveau venu sera condamné, dès la première minute passé dans le bac déséquilibré.
Un des principaux points d'attention de tout aquariophile devrait donc être la santé de son aquarium, puisque c'est de celle-ci que dépendra la santé de ses poissons.
Table des matières
Table des matières
Introduction
La prévention
Les différents vecteurs de maladie
Les virus
La lymphocystose
Les bactéries
La pourriture des nageoires
La tuberculose du poisson
La columnariose
L'exophtalmie infectieuse
L'hydropisie infectieuse
Les parasites de type protozoaires flagellés
L'hexamitose
L'oodiniose
La costiose
Les parasites de type protozoaires ciliés
L'ichthyiphtiriose (maladie des points blancs)
La maladie des trous dans la tête
Les parasites de type sporozoaires
La plistophoriose (maladie des néons)
Les parasites de type vers
La cécité du scalaire
Les vers intestinaux
La gyrodactylose et dactylogyrose
Les champignons
La pourriture des nageoires
La mousse (saprolégniose)
Comment reconnaître une maladie
Les traitements
Préliminaires
Les produits pharmaceutiques
Bibliographie et oeuvrages de référence
Table des matières
La prévention
"Mieux vaut prévenir que guérir".
Ce viel adage universel a fait ses preuves et est largement appliqué en médecine humaine. Il en va de même pour nos poissons. Le meilleur moyen de faire face à une maladie, c'est de la prévenir.
Comme dit plus haut, les maladies se déclarent souvent suite à un déséquilibre du milieu de vie du poisson. Les principaux déséquilibres de nos bacs sont souvents les mêmes et se résument autour des quelques points suivants:
- l'hygiène du bac (Amoniaque, NO2, NO3, etc):
un nettoyage fréquent de l'eau, des décors et des masses de filtration évite une trop grosse pollution qui affaiblit le poisson et le rend plus sensible que d'ordinaire
- les paramètres de milieu du bac (t°, pH, gH, etc):
un poisson évoluant dans une eau qui lui convient sera plus robuste qu'un poisson évoluant dans une eau à l'opposé de ses besoins
- une population adaptée au bac:
une surpopulation génère un stress constant chez les poissons et augmente considérablement la quantité de pollution engendrée par les poissons
- l'alimentation du poisson:
une alimentation juste et équilibrée donne des poissons sains et bien portants, tandis qu'une suralimentation les rend gras et obèse
En contrôlant régulièrement ces divers éléments, l'aquariophile sera en mesure d'écarter la quasi-majorité des maladies qui pourraient survenir dans leurs bacs. Reste évidement les infections qui font suite à une blessure, ou à l'introduction d'un individu déjà malade, mais ce ne sont pas les plus fréquentes.
Ces contrôles doivent être effectués de manière quotidienne. De plus, les quelques minutes que vous passerez à observer votre bac et vos poissons vous permettront de les connaître, et de déceler au plus vite une anomalie.
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Les différents vecteurs de maladie
Les origines des maladies sont multiples, et cette multiplicité ne rend pas plus facile la tâche de l'aquariophile qui se trouve confronté à une série de symptômes. De fait, certains symptômes peuvent être identiques, alors que le vecteur infectieux qui en est la source est différent.
Pour ne pas arranger la tâche, les poissons ne sont pourvu d'un quelconque mode de communication grâce auquel ils pourraient nous dire où ils ont mal. Ce n'est bien souvent qu'en observant leur comportement et de temps en temps grâce à un symptôme visible que l'aquariophile devra diagnostiquer une maladie.
Dans bien des cas, l'attention de l'aquariophile ne lui a pas permi de prévenir, et il est temps de penser aux traitements et à la guérison du poisson et du bac. Les chapitres suivants détailleront les maladies les plus fréquentes en aquarium d'eau douce, subdivisées par leur vecteur infectieux.
Les remèdes pharmaceutiques référencés sont ceux disponibles chez Sera et cités à titre indicatif. Chaque marque dispose de son équivalent mais je n'en parlerai pas ici, cet article n'ayant pas pour but de détailler tous les produits disponibles sur le marché.
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Les virus
Un virus est un parasite qui est généralement constitué de deux parties: son matériel génétique (ADN ou ARN) et une "carapace" protectrice (la capside) qui abrite ce matériel génétique. C'est ce matériel génétique qui représente la partie active du virus, puisqu'il va réagir avec les cellules qu'il contamine en les transformant en "usine" à fabriquer des virus. En effet, les virus son incapables de se multiplier seuls : ils forcent les cellules qu'ils contaminent à les répliquer, et les cellules infectées en meurent plus ou moins rapidement.
Les virus sont souvent spécifiques à une espèce (et même souvent à certains types de cellules).
Dans nos bacs, lorsque, sans maladie usuelle déclarée, toute une population de poissons de même espèce décède d'un coup, alors que les poissons d'une autre espèce ne sont pas incommodés, alors on est en droit de penser que nous sommes confrontés à une maladie virale.
La lymphocystose
Symptomes: caractérisé par l'apparition de nodules sur le corps et les nageoires faisant penser à des verrues, parfois ventre creux, corps sanguinolant, nodosités blanchatres en forme de grappes sur le corps. Il est courant qu'une seule espèce soit atteinte les autres hôtes du bacs restants sains.
Causes: pollution chimique ou infection virale.
Remèdes: aucun. Des essais ont été réalisés avec du sulfate de cuivre mais restent du domaine expérimental. Dans les cas sévères, isoler le poisson.
Contagion: faible
Mortalité: rarement
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Les bactéries
C'est au sein de ce groupe que l'on compte le plus d'agents pathogènes pour nos poissons. Les bactéries mesurent de 1 à 3 µ (millième de mm) et sont divisées en deux groupes morphologiques principaux: les bacilles en forme de bâtonnet, et les coccis en forme de point.
Alors que les virus sont souvent spécifiques à une espèce, les bactéries sont quant à elles plus polyvalentes. Elles ne sont pas rattachées à la génétique d'une espèce précise, ce qui les rend plus dévastatrices que les virus, mais ne bénéficient pas non plus de leur mode accéléré de reproduction.
La pourriture des nageoires
Symptomes: détérioration de l'aspect des nageoires (éffilochement, coloration blanchâtre, disparition, etc)
Causes: bactéries Aeromonas, Pseudomonas et myxobactérie. La nécrose apparaît chez les poissons physiquement affaiblis (surpopulation, blessure, pollution, alimentation inadéquate, etc).
Remèdes: traiter le bac avec un anti-bactérien classique et entretien rigoureux du bac
Contagion: oui
Mortalité: oui
Une femelle colisa atteinte (merci Zazounette)
La tuberculose du poisson
Symptomes: amaigrissement progressif, apparition de plaques sanguinolantes (= inflammations tuberculeuses : on a l'impression que le muscle est comme liquéfié sous la peau), nécrose des organes internes et mortalités suspectes
Causes: bactéries Mycobacterium et Nocardia. La maladie est transmise d'un poisson à l'autre par l'ingestion de subsances infectées ou par hérédité (surtout chez les vivipaires). Il importe donc ici d'acheter des poissons sains.
Remèdes: isoler le poisson et tenter de le soigner à la rifampicine. Si son état ne s'améliore pas, l'euthanasie est de nécéssaire.
Contagion: oui
Mortalité: oui
Attention: des cas de contamination à l'homme ont été rapportés, ne pas introduire les mains nues dans l'eau si la peau présente des plaies non cicatrisées.
La columnariose
Symptomes: lèvres cotonneuses, nécroses sanglantes, nageoires effrangées, tâches blanchâtres. Les lésions sont caractérisées par leur aspect laineux
Causes: bactérie Flexibacter Columnaris
Remèdes: traintement anti-bactérien en bac hopital (Nifurpirinol)
Contagion: oui
Mortalité: oui
L'exophtalmie infectieuse
Symptomes: oeil exorbité, gonflé et saillant
Causes: qualité de l'eau ou agent infectieux
Remèdes: isoler le poisson et traiter avec un antibiotique à large spectre ou avec le produit homéopatique Euphrasia officinalis en 5ch (3 granulés/j pdt 8jours)
Contagion: non
Mortalité: oui
L'hydropisie infectieuse
Symptomes: abdomen gonflé, écailles soulevées
Causes: infection bactérienne qui survient chez des poissons affaiblis par des désordres métaboliques ou alimentaires, ou par des mauvaises conditions de maintenance. Une nécrose des organes internes provoque une accumulation de liquide dans l'abdomen.
Remèdes: isoler le poisson dans un bac aux qualités d'eau idéales, lui fournir la meilleure nourriture possible, et éventuellement, traiter le poisson avec un antibiotique à large spectre, du témérol (Aquasciences) ou un anti bactérien. Il est difficile de sauver le poisson si le stade de la maladie est avancé.
Contagion: non
Mortalité: oui
D'une manière générale, un remède simple et souvent efficace pour les infections bactérienne qui débutent: eau oxygénée 10V à 3 ml/100l.
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Les protozoaires flagellés
Les flagellés sont des organismes unicellulaires qui doivent leur nom aux flagelles locomoteurs dont ils sont pourvus et qui assurent leur locomotion.
Ces organismes vivants se déplacent dans l'aquarium jusqu'à croiser le chemin d'un hôte qu'ils parasitent à souhait. Si dans certains cas, leurs activités ne sont pas létales, il n'en est pas toujours ainsi.
L'hexamitose
Symptomes: mouvements natatoires sacadés, amaigrissement, perte d'appétit
Causes: mauvaise qualité de l'eau ou fluctuation des paramètres du bac
Remèdes: nettoyer et entretenir le bac, traiter au Simplotan ( 1gr/100l d'eau) ou via des vers de vase imprégnés de Simplotan (baigner les larves pendant 24 h dans une solution d'1 gr/10L d'eau)
Contagion: non
Mortalité: oui
L'oodiniose
Symptomes: voile velouté sur le corps, opercules écartés, respiration difficile, le poisson tente de se frotter aux décors
Causes: organismes unicellulaires présents dans tout aquarium, mais n'affectant que des poissons affaiblis
Remèdes: traitement spécifique disponible dans le commerce (Oodinopur)
Contagion: oui
Mortalité: oui
La costiose
Symptomes: voile grisâtre, hémorragies cutanées, téguments visqueux
Causes: le parasite est souvent présent dans l'aquarium sur des porteurs sains. Un stress ou déséquilibre suffit à affaiblir les poissons, laissant libre cour à cette maladie
Remèdes: faire baigner le poisson dans une solution aqueuse salée (1 à 2%) pendant 20 min ou traiter dans un bain de trypaflavine pendant 2 jours (1gr pour 100L d'eau)
Contagion: oui
Mortalité: oui
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Les protozoaires ciliés
Cette classe représente les premiers "animaux". Ils se nourrissent non plus par osmose, mais de proies animales ou végétales qu'ils capturent.
Ceux qui nous préoccupent le plus dans nos bacs sont ceux qui ont choisi de vivre en parasites. Ils s'accrochent aux poissons et se nourissent de leurs chairs.
L'ichthyophtiriose (maladie des points blancs)
Symptomes: présence de petits points blancs en relief sur le corps et/ou sur les nageoires
Causes: un stress ou de mauvaises conditions de maintenance favorisent l'infection des poissons
Remèdes: augmenter graduellement la t° jusque 30°C (si les poissons le supporte), et traiter avec un produit spécifique (Costapur par exemple)
Contagion: oui
Mortalité: oui
La maladie des trous dans la tête
Symptomes: des trous apparaissent sur le corps du poisson. Des trainées jaunes et caséeuses de mucus recouvrent les blessures. Le poisson atteint ne s'alimente plus, paraît plus éfflanqué et ses excréments sont pales et filandreux.
Causes: un protozoaire (Hewamita) provoque une infection bénigne et inoffensive des intestins. En cas de mauvaises conditions de maintenance, l'infection évolue et les premières nécroses apparaissent
Remèdes: traiter avec un médicament contenant du métronidazole (du Flagil par exemple): 400 à 600 mg pour 100 litres pendant 3 jours
Contagion: non
Mortalité: oui
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Les sporozoaires
La plistophoriose (maladie des néons)
Symptomes: perte de couleur pouvant aller jusqu'à une décoloration totale, nage tête en haut
Causes: maintien du poisson dans de mauvaises conditions. Infections bactériennes secondaires souvent fréquentes. Attention, un poisson sain peut être porteur du parasite sans être affecté jusqu'à dégradation de son milieu de vie
Remèdes: pas de remèdes. Le poisson infecté doit être isolé, et tué si son état ne s'améliore pas
Contagion: oui
Mortalité: oui
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Les vers
Beaucoup de vers sont des parasites. Si certains, inoffensifs, sont manipulés par les aquariophiles pour nourrir leurs pensionnaires, d'autres sont plus dangereux, bien que rares.
La cécité du scalaire
Symptomes: infection et cécité provoquée par la présence d'une larve de ver (Hemistomum spathaceum) dans l'oeil
Causes: rare en aquarium, survient par l'introduction d'un poisson sauvage infecté
Remèdes: aucun traitement possible
Contagion: oui
Mortalité: non
Les vers intestinaux
Symptomes: selles blanches, perte d'appétit, amaigrissement
Causes: présence d'un ver dans les intestincs du poisson
Remèdes: nourrir aux vers de vase vivants laissés à tremper pendant 30 minutes dans un vermifuge pour chat (bien rincer les vers avant de distribuer)
Contagion:
Mortalité:
La gyrodactylose et dactylogyrose
Symptomes: voiles cutanés et recherche d'obstacles pour se frotter pour la Gyrodactylose (la peau du poisson est parasitée), ou dans le cas d'une Dactylogyrose, le poisson ouvre la gueule régulièrement comme pour "bailler" (le ver s'attaque aux branchies du poisson)
Causes: survient chez les poissons en mauvaise conditions physique (surpopulation, nutrition inadéquate, mauvaise qualité de l'eau)
Remèdes: traitement anti points blancs. Si pas d'amélioration, utiliser un antiparasite à base de formaline
Contagion: oui
Mortalité: oui
Le meilleur traitement pour les vers externes est le choc osmotique: chlorure de sodium à 5g/l ajouté en une seule fois dans le bac hôpital (à réserver aux gros poissons).
Le but du choc osmotique est de causer une perte importante d'eau dans les organes du parasite ce qui a pour conséquence sa mort. Il est nécessaire de causer un choc et donc d'ajouter le sel en 1 fois pour éviter que le métabolisme du parasite n'ait le temps de s'adapter et ainsi de s'opposer à la fuite d'eau.
Durée de 3 jours puis redescendre progressivement la concentration en sel par changements fréquents à l'eau douce.
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Les champignons
Le risque des champignons aquatiques est de les voir s'attaquer aux téguments et aux tissus de nos poisson. Ces affections sont communément appelées "mousses". Ces mousses provoquent des moississures apparente à celles qu'on peut observer sur en poisson en décomposition.
La mousse (saprolégniose)
Symptomes: touffes cotonneuses fixées sur les plaies cutannées des poissons
Causes: moisissures présentes en milieu aquatique s'implantant sur la peau lorsque la couche de mucus est endomagée
Remèdes: remède antifongique
Contagion: oui
Mortalité: oui
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Comment déceler et identifier une maladie?
Comme énnoncé plus haut, une maladie indique dans la plupart des cas un déséquilibre de l'aquarium. Ce déséquilibre peut être situé à plusieurs niveaux, et il est important, au moindre signe inhabituel chez un poisson, d'avoir sous la main de quoi vérifier le bac et ses paramètres.
Voici une petite liste des points importants qui vous permettront de déblayer le terrain.
Les informations générales
- Quelles sont les paramètres techniques du bac (volume d'eau, surface au sol)?
- Quel est la logistique technique du bac? Filtration, éclairage, aération, etc...
- Quelle est la population exacte du bac?
- Quelles sont les conditions de l'eau de distribution locale? pH, gH, kH, NO2, NO3
- Quelle est la fréquence des changements d'eau, et la quantité d'eau changée?
- Quelle est la fréquence des entretiens courants du bac (nettoyage du fond, taille des plantes, etc)?
- Quel type de nourriture, et en quelle quantité, est distribué aux poissons?
Les problèmes et indices de maladie
- Quand le problème s'est-il déclaré (ajout de poissons, avant ou parès un entretien, etc)?
- Quels sont les symptomes rencontrés chez le/les poisson(s)?
- Quels sont les poissons les plus affectés? Est-ce un cas isolé ou plusieurs poissons présentent-ils les mêmes symptomes? Si il y en a plusieurs, font-ils partie de la même espèce?
- Si vous possédez d'autres bacs, semblent-ils atteints?
- Quelles sont les paramètres de l'eau du bac atteint? pH, gH, kH, NO2, NO3, Ammoniaques, t°, etc
- Faites le point sur les changements récents au niveau du bac qui pourraient avoir généré un stress chez vos poissons
- Faites le point sur les éventuels produits chimiques qui auraient pu être mis en contact avec votre bac (aérosol, savon, etc)
- Faites le point sur les traitements médicamenteux que vous avez utilisés récemment
Une réponse à toutes ces questions vous permettra d'établir des liens de causes à effet entre ce qu'il s'est passé ou ce qu'il se passe dans votre bac, et l'état de votre bac au moment présent.
Consultez ensuite d'autres aquariophiles pour avoir leurs avis et éventuellement pour trouver une solution à court et à long terme pour enrayer le problème qui vous préoccupe.
Les forums de l'association peuvent d'ailleurs se révéler d'une grande aide dans la recherche de cette solution.
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Les traitements et produits vétérinaires
Une fois que vous aurez identifé avec une quasi certitude la maladie qui est présente dans votre bac, il sera temps de se préoccuper de l'administration d'un remède ou d'un traitement médicamenteux.
Notez qu'il ne faut jamais traiter un bac "au pif", sans connaître le produit et ses effets, et sans connaître la maladie. Ce genre d'actions pourraient entrainer une suite catastrophique de réactions qui vous mettrait dans un embarras pire encore que celui du début.
Préliminaires
Avant de traiter un bac, il est judicieux de connaître certains détails.
Le fait que les poissons évoluent dans un milieu aqueux, du fait de leur taille, et de notre difficulté à les traiter directement (par injection par exemple), il est compréhensible que la quasi-totélité des traitements disponibles sur le commerce sont administrés par solution dans l'eau du bac hopital ou dans le bac principal. Le premier point important découle de cette évidence. Il s'agit de la dose à administrer.
Si certains produits, à faible dose, peuvent avoir des effets curatifs sur les poissons, à forte dose, il peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la faune et/ou sur la flore du bac. Il s'agit donc, avant d'administrer le produit, de connaître le modus operandi de chaque produit, et d'en respecter scrupuleusement les indications.
Certains produits, surtout ceux non-spécifique à l'usage aquariophile, disposent d'une notion d'impureté. En effet, les produits sont rarement purs, puisque plus il a été purifié, plus il est cher. Or, ces "impuretés" peuvent constituer des toxines ou des poisons, et leur ajout dans le bac peut avoir des effets totalement indésirés. Il s'agit donc de connaître la pureté du produit:
- un produit dit technique n'est que relativement pur. Son utilisation en aquarium est donc fortement déconseillée.
- un produit dit pur ne contient qu'un très faible pourcentage d'impuretés et son coût reste abordable, c'est celui qu'on utilisera dans nos bacs.
- un produit dit pour analyse est le mieux purifié, mais largement au dessus de nos moyens.
De par la quantité de fabricants, il existe une multitude de produits que l'aquariophile peut se procurrer facilement. En effet, chaque fabricant lance son produit sous un nom commercial qu'il a choisit, et qui sera certainement différents de l'appellation du même produit par un de ses concurrents. Il est à noter aussi qu'au sein d'une gamme de produits d'un même fabricant, l'utilisation combinée de plusieurs produits est garantie sans effets secondaires. Ce n'est plus le cas lorsqu'on utilise un produit A d'un fabricant X avec un produit B d'un fabricant Y.
La notion de bac hopital est elle aussi très importante. Il est en effet souvent risqué d'administrer le remède directement dans le bac principal. En effet, le traitement peut avoir des effets indésirables sur les autres poissons, sur les bactéries dénitrifiantes du filtre, ou encore sur les plantes. Il convient donc d'isoler dès la première apparition des symptomes le/les poisson(s) malade(s) dans un bac hopital, de manière à pouvoir éviter toute contagion et tout effet secondaire sur le reste du bac.
Ce bac hopital doit être d'une relativement petite taille, proportionnelle aux espèces hébergées. Il doit être exempt de toute décoration et de toute plantation (éventuellement, y laisser l'une ou l'autre plante flottante) et doit disposer d'une logistique complète (éclairage, filtration, chauffage, etc). Le bac hopital est rempli avec l'eau du bac principal avant chaque traitement pour éviter un stress inutile au poisson malade, et vidé et nettoyé totalement après le traitement.
Notons enfin qu'en cas d'administration d'un produit en bac principal, la filtration sur charbon actif est indispensable en fin de traitement pour nettoyer totalement l'eau du bac d'un éventuel résidu de médicament. A noter aussi que l'utilisation du charbon actif doit être réservé à ce cas, et que la dose de charbon ne peut en aucun cas être réutilisée une seconde fois.
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La pharmacie de l'aquariophile
Avant toute chose je ne saurais que vous conseiller de commencer par lire cet article. Il vous proposera déjà une bonne base sur ce que vous devez savoir sur la trousse d'un aquariophile.
Ensuite, il est bon de distinguer deux types de pruduits que l'aquariophile pourra utiliser: les antiseptiques et les produits pharmaceutiques à proprement parler. Si le groupe des produits pharmaceutiques spécifiques à un usage aquariophile ne cesse de croître de jour en jour, les antiseptiques restent utilisés contre des germes microbiens.
Les antiseptiques
Ces produits toxiques, de par leur efficacité contre les microbes, sont souvents utilisés pour désinfecter des locaux, du matériel, etc. Cependant, si l'on tient compte de la notion de pureté et de celle de dose dont nous avons parlé plus haut, une utilisation de ces produits est possible en aquarium.
Notez cependant que cette utilisation doit être réservée à des personnes compétentes, et que le moindre faut pas peut anéantir des années de travail dans un bac.
Les principaux antiseptiques sont les suivants:
Le bleu de méthylène: bien que très controversé quant à son efficacité curative, il reste un excellent moyen de contrer toute contagion. Son rôle est presque exclusivement préventif et doit s'enployer en solution aqueuse à 5 pour cent.
Le mercurochrome: désinfectant par excellence, il s'emploie par attouchement sur les plaies et ulcères en solution aqueuse à 2 pour cent.
Le chlorure de sodium: toujours efficace contre certains parasites externes. Le sel peut être utilisé à défaut d'un produit plus approprié. A noter que l'utilisation de sel dans un bac hopital doit être faite de manière graduelle pour ne pas choquer le poisson. Ce même choc osmotique est par contre recommandé pour tuer les ectoparasites "complexes" (dactylogyrus, ...)
Le vert malachite: excellent antiparasitaire très efficace contre de nombreux protozoaires. C'est à ce titre qu'on l'utilise dans nos bacs.
Les produits pharmaceutiques aquariophiles
Chaque marque spécialisée en aquariophilie dispose de ses propres produits. Le but de cet article n'étant pas de comparer ni d'énumérer le catalogue de nos grossistes préférés, je me contenterai de citer comme exemple les produits "phares" de la marque Sera.
Contre les bactéries: Sera Baktopur
Ce produit est utilisé dans de nombreux cas lorsqu'il s'agit de traiter l'aquarium contre une maladie provenant d'une bactérie. A noter cependant que ce produit ne fait pas la différence entre les "mauvaise" bactéries pathogènes, et les "bonnes" bactéries danitrifiantes. Son utilisation en bac principal peut donc résulter sur un pic de nitrites. Le nifurpirinol (Baktopur direct) peut quant à lui être utilisé pour les cas sévères.
Contre les parasites de la peau: Sera Costapur
Ce produit est utilisé dans le cas de présence de aprasites de la peau comme pour la maladie des points blancs par exemple. A noter que l'utilisation de ce produit dans un aquarium met en danger les poissons "sans écailles" tels que les loches, les corydoras ou les loriicaridés. Dans ce cas, il vaut mieux diminuer la dose et allonger le traitement.
Contre les champignon: Sera Micopur
Ce produit est très efficaces contre les champignons de type Saprolegnia, ainsi que les champignons qui apparaissent en période de frai sur les oeufs.
Contre les flagellés: Sera Oodinopur
Ce produit est soumis aux mêmes précautions d'emplois dans des bacs peuplés de poissons sans écailes que le Costapur.
Produit "miracle": Sera Omnipur
L'utilisation de ce produit miracle peut être faite dans de nombreux cas d'infections bactériennes, mycoses, plaies, etc. Cependant, il vaut mieux rester méfiant lors de son emplois. Le large spectre auquel il est destiné peut parfois se révéler un allier, mais aussi un ennemi.
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Bibliographie et oeuvrages de référence
"Comment soigner vos poissons d'aquarium", Bordas, Dr. Ch. Andrews, Mr A. Exell, Dr N. Carrington
"Le guide marabout de la santé de l'aquarium", Editions Marabout, H. Favré, M. Tassigny
"Atlas de l'aquarium", Tome I, Mergus
"Atlas de l'aquarium", Tome II, Mergus
"La bible des poissons d'aquarium", Modus Vivendi, D. Goodwin
Merci à Fred et Cyril pour leurs relectures critiques qui auront permi d'améliorer la qualité de cet article.
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