Le stress chez les poissons
Je vous fait part d'infos sur le stress et ses conséquences sur les poissons que j'ai trouvé sur une thèse sur les interventions des vétérinaires en animalerie, je pense que c'est bon a prendre, ça explique vraiment POURQUOI le stress est facteur de maladies ;)
je cite^^
«
Selye, cité par Bartelme (2004), définit le stress de la façon suivante : « réponse hormonale d’un organisme vivant provoquée par une perturbation de l’état physiologique normal au repos et de l’homéostasie de cet animal par des facteurs environnementaux ou extérieurs. ».
Cette réponse hormonale est à l’origine de changements d’ordres biochimiques, physiologiques et comportementaux destinés à protéger l’organisme d’une agression, au sens large du terme.
Le stress est un processus complexe, dynamique et graduel. Par souci de clarté, plusieurs types de stress, aux conséquences différentes sur l’organisme, ont été distingués : stress aigu ou chronique d’une part et stress intense ou modéré d’autre part. Si un facteur de stress est présent ou s’intensifie, la réponse du poisson passera par différentes phases (Pasnik et al., 2010 ; Weber, 2011) :
- une réponse initiale comportementale rapide (quelques secondes à quelques minutes) qui vise pour le poisson, lorsque c’est possible, à se soustraire au facteur de stress par un comportement de fuite ou d’agression ;
- une réponse primaire hormonale qui se traduit par la libération dans le flux sanguin de cortisol, d’épinéphrine et de norépinéphrine. Ces hormones stimulent le métabolisme général (augmentation du rythme cardio-respiratoire, mobilisation et redistribution des apports énergétiques aux différents organes...) ;
- une réponse secondaire dont les conséquences portent sur la composition sanguine (hyperglycémie, acidose lactique), le métabolisme des glucides et des lipides ainsi que sur l’osmorégulation. Elle se met en place en quelques
minutes à quelques heures en cas de stress de longue durée ou même chronique ;
- une réponse tertiaire lors de stress chronique. Elle apparaît quelques heures après le début du stress. Elle se manifeste par des effets sur la nage, le comportement général (coloration, repli des nageoires, prostration, anorexie...), le métabolisme dans son ensemble, l’immunité, la croissance et la reproduction. C’est la forme de stress la plus facilement identifiable.
Si les mécanismes physiologiques du stress chez les poissons sont comparables à ceux des mammifères, les conséquences sont beaucoup plus importantes sur la santé des individus. Le grand nombre d’échanges entre les poissons et leur environnement est mis en avant pour expliquer cette distinction (Lloyd, 2001).
La modification de la structure de l’épithélium branchial, sous l’action des hormones libérées, est à l’origine de perturbations des mécanismes d’osmorégulation très coûteux en énergie qui conduisent à un affaiblissement général du poisson.
Ces hormones du stress ont également un effet majeur sur les défenses immunitaires du poisson. L’augmentation de leur taux plasmatique réduit la production cutanée de mucus, principale défense immunitaire non spécifique des poissons. Elle diminue aussi la production d’anticorps et affecte l’efficacité de la réponse immunitaire en cas de blessure ou d’infection en perturbant la fluidité membranaire et les mécanismes de destruction des agents pathogènes phagocytés par les macrophages. Ainsi, chez les individus stressés, les maladies dues à des agents pathogènes primaires sont plus fréquentes et la sensibilité aux affections secondaires par des agents pathogènes opportunistes est accrue (Bartelme, 2004 ; Pasnik et al., 2010).
Des facteurs de stress liés à l’activité de vente :
En milieu confiné où les poissons ne peuvent pas se soustraire à la source de stress, comme c’est le cas en aquarium, le stress risque de devenir rapidement chronique. Les facteurs de stress susceptibles d’affecter les poissons sont très nombreux et de natures variées : chimiques, hydrodynamiques, acoustiques, thermiques, électriques, mécaniques, lumineux ou visuels et biologiques. La plupart des causes de stress à l’origine de maladies que l’on retrouve au rayon aquariophilie sont à mettre en rapport avec le transport, la gestion des arrivages, une qualité d’eau inadaptée, une forte densité, les mélanges d’espèces et de tailles, les manipulations et dans une moindre mesure. l’alimentation. Différents facteurs favorisant du stress liés à l’activité de vente sont reportés ci-dessous, résultat d’une compilation de données bibliographiques et d’observations personnelles.
Les effets de ces différentes contraintes, propres à la biologie des poissons et induites par la vente, se conjuguent et contribuent à stresser les spécimens concernés. Ces facteurs de stress ne peuvent en aucun cas être mis de côté et le praticien chargé du suivi sanitaire du rayon aquariophilie ne doit jamais oublier l’importance de la relation qui existe entre animal, qualité d’eau, stress et maladies.
Adapté de Crosby et al. (2007), Brydges et al. (2009), Francis-Floyd (2009), Pasnik et al. (2010) et Pizzinat (2012).
Transport
- confinement et densité lors du transport depuis le grossiste dégradent la qualité de l’eau
- un trajet de longue durée accentue la pollution de l’eau
- présence éventuelle d’additifs dans l’eau de transport (antiparasitaires, antibiotiques, sédatifs...) qui perturbent les mécanismes d’osmorégulation et abîment les branchies
Acclimatation
- technique utilisée : présence de manipulations (des poissons à l’épuisette, du sac), pas d’équilibre progressif des qualités d’eau
- durée de l’acclimatation trop courte
Qualité d’eau
- cause la plus fréquente de mortalité et de maladies chez les poissons d’ornement
- paramètres physico-chimiques inadaptés ou trop différents
- pollution importante (forte biomasse, changements d’eau et nettoyage des masses filtrantes trop espacés, excès d’alimentation)
- présence d’agents pathogènes favorisée par une hygiène insuffisante (nettoyage du fond des aquariums, ramassage des morts)
Pêche des poissons
- temps important passé à poursuivre les poissons (en fonction du décor, de la taille des aquariums, du mélange des espèces, de l’habileté du vendeur)
- utilisation d’une épuisette. L’extraction du milieu aquatique est considérée comme le stress le plus intense qui soit pour un poisson. De plus l’épuisette lèse la peau (pertes de mucus, perte d’écailles) et peut occasionner des blessures (peau, yeux, nageoires). Pêcher un poisson sans le sortir de l’eau, avec un récipient ou un sac en plastique transparent percé est moins stressant mais semble difficilement réalisable en pratique.
- fréquence des épisodes de pêche successifs dans un même aquarium (fonction de la demande des clients)
Gestion des populations de poissons
- mélange de plusieurs espèces dans un même aquarium de vente : rend la pêche plus difficile, stresse inutilement les poissons non concernés, risque d’incompatibilités entre les espèces (concurrence alimentaire, prédation, dominance...)
- mélange d’arrivages différents (stress pour les poissons déjà présents, risque d’introduction d’agents pathogènes)
- densité et nombre de poissons inadaptés : concurrence alimentaire, augmentation de l’agressivité de certaines espèces si densité trop faible comme chez les cichlidés, besoin d’interactions sociales pour les espèces grégaires
- confinement trop important par rapport aux besoins des poissons
Traitements
- les traitements thérapeutiques peuvent se révéler stressants pour le poisson et doivent être raisonnés.
Alimentation
- poissons pas assez (notamment les espèces herbivores comme les ancistrus ou carnassières tels les demi-becs) ou trop nourris (pollution)
- la qualité de l’alimentation (peu souvent à l’origine de troubles dans les faits)
Comportement de la clientèle
- bruit, personnes qui frappent aux vitres
- mouvements et passages devant les batteries, surtout pendant l’acclimatation. »
Source: Dr Stanislas WETZE, http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=1737
je cite^^
«
Selye, cité par Bartelme (2004), définit le stress de la façon suivante : « réponse hormonale d’un organisme vivant provoquée par une perturbation de l’état physiologique normal au repos et de l’homéostasie de cet animal par des facteurs environnementaux ou extérieurs. ».
Cette réponse hormonale est à l’origine de changements d’ordres biochimiques, physiologiques et comportementaux destinés à protéger l’organisme d’une agression, au sens large du terme.
Le stress est un processus complexe, dynamique et graduel. Par souci de clarté, plusieurs types de stress, aux conséquences différentes sur l’organisme, ont été distingués : stress aigu ou chronique d’une part et stress intense ou modéré d’autre part. Si un facteur de stress est présent ou s’intensifie, la réponse du poisson passera par différentes phases (Pasnik et al., 2010 ; Weber, 2011) :
- une réponse initiale comportementale rapide (quelques secondes à quelques minutes) qui vise pour le poisson, lorsque c’est possible, à se soustraire au facteur de stress par un comportement de fuite ou d’agression ;
- une réponse primaire hormonale qui se traduit par la libération dans le flux sanguin de cortisol, d’épinéphrine et de norépinéphrine. Ces hormones stimulent le métabolisme général (augmentation du rythme cardio-respiratoire, mobilisation et redistribution des apports énergétiques aux différents organes...) ;
- une réponse secondaire dont les conséquences portent sur la composition sanguine (hyperglycémie, acidose lactique), le métabolisme des glucides et des lipides ainsi que sur l’osmorégulation. Elle se met en place en quelques
minutes à quelques heures en cas de stress de longue durée ou même chronique ;
- une réponse tertiaire lors de stress chronique. Elle apparaît quelques heures après le début du stress. Elle se manifeste par des effets sur la nage, le comportement général (coloration, repli des nageoires, prostration, anorexie...), le métabolisme dans son ensemble, l’immunité, la croissance et la reproduction. C’est la forme de stress la plus facilement identifiable.
Si les mécanismes physiologiques du stress chez les poissons sont comparables à ceux des mammifères, les conséquences sont beaucoup plus importantes sur la santé des individus. Le grand nombre d’échanges entre les poissons et leur environnement est mis en avant pour expliquer cette distinction (Lloyd, 2001).
La modification de la structure de l’épithélium branchial, sous l’action des hormones libérées, est à l’origine de perturbations des mécanismes d’osmorégulation très coûteux en énergie qui conduisent à un affaiblissement général du poisson.
Ces hormones du stress ont également un effet majeur sur les défenses immunitaires du poisson. L’augmentation de leur taux plasmatique réduit la production cutanée de mucus, principale défense immunitaire non spécifique des poissons. Elle diminue aussi la production d’anticorps et affecte l’efficacité de la réponse immunitaire en cas de blessure ou d’infection en perturbant la fluidité membranaire et les mécanismes de destruction des agents pathogènes phagocytés par les macrophages. Ainsi, chez les individus stressés, les maladies dues à des agents pathogènes primaires sont plus fréquentes et la sensibilité aux affections secondaires par des agents pathogènes opportunistes est accrue (Bartelme, 2004 ; Pasnik et al., 2010).
Des facteurs de stress liés à l’activité de vente :
En milieu confiné où les poissons ne peuvent pas se soustraire à la source de stress, comme c’est le cas en aquarium, le stress risque de devenir rapidement chronique. Les facteurs de stress susceptibles d’affecter les poissons sont très nombreux et de natures variées : chimiques, hydrodynamiques, acoustiques, thermiques, électriques, mécaniques, lumineux ou visuels et biologiques. La plupart des causes de stress à l’origine de maladies que l’on retrouve au rayon aquariophilie sont à mettre en rapport avec le transport, la gestion des arrivages, une qualité d’eau inadaptée, une forte densité, les mélanges d’espèces et de tailles, les manipulations et dans une moindre mesure. l’alimentation. Différents facteurs favorisant du stress liés à l’activité de vente sont reportés ci-dessous, résultat d’une compilation de données bibliographiques et d’observations personnelles.
Les effets de ces différentes contraintes, propres à la biologie des poissons et induites par la vente, se conjuguent et contribuent à stresser les spécimens concernés. Ces facteurs de stress ne peuvent en aucun cas être mis de côté et le praticien chargé du suivi sanitaire du rayon aquariophilie ne doit jamais oublier l’importance de la relation qui existe entre animal, qualité d’eau, stress et maladies.
Principaux facteurs de stress liés à l’activité de vente et susceptibles de dégrader la santé des poissons
Adapté de Crosby et al. (2007), Brydges et al. (2009), Francis-Floyd (2009), Pasnik et al. (2010) et Pizzinat (2012).
Transport
- confinement et densité lors du transport depuis le grossiste dégradent la qualité de l’eau
- un trajet de longue durée accentue la pollution de l’eau
- présence éventuelle d’additifs dans l’eau de transport (antiparasitaires, antibiotiques, sédatifs...) qui perturbent les mécanismes d’osmorégulation et abîment les branchies
Acclimatation
- technique utilisée : présence de manipulations (des poissons à l’épuisette, du sac), pas d’équilibre progressif des qualités d’eau
- durée de l’acclimatation trop courte
Qualité d’eau
- cause la plus fréquente de mortalité et de maladies chez les poissons d’ornement
- paramètres physico-chimiques inadaptés ou trop différents
- pollution importante (forte biomasse, changements d’eau et nettoyage des masses filtrantes trop espacés, excès d’alimentation)
- présence d’agents pathogènes favorisée par une hygiène insuffisante (nettoyage du fond des aquariums, ramassage des morts)
Pêche des poissons
- temps important passé à poursuivre les poissons (en fonction du décor, de la taille des aquariums, du mélange des espèces, de l’habileté du vendeur)
- utilisation d’une épuisette. L’extraction du milieu aquatique est considérée comme le stress le plus intense qui soit pour un poisson. De plus l’épuisette lèse la peau (pertes de mucus, perte d’écailles) et peut occasionner des blessures (peau, yeux, nageoires). Pêcher un poisson sans le sortir de l’eau, avec un récipient ou un sac en plastique transparent percé est moins stressant mais semble difficilement réalisable en pratique.
- fréquence des épisodes de pêche successifs dans un même aquarium (fonction de la demande des clients)
Gestion des populations de poissons
- mélange de plusieurs espèces dans un même aquarium de vente : rend la pêche plus difficile, stresse inutilement les poissons non concernés, risque d’incompatibilités entre les espèces (concurrence alimentaire, prédation, dominance...)
- mélange d’arrivages différents (stress pour les poissons déjà présents, risque d’introduction d’agents pathogènes)
- densité et nombre de poissons inadaptés : concurrence alimentaire, augmentation de l’agressivité de certaines espèces si densité trop faible comme chez les cichlidés, besoin d’interactions sociales pour les espèces grégaires
- confinement trop important par rapport aux besoins des poissons
Traitements
- les traitements thérapeutiques peuvent se révéler stressants pour le poisson et doivent être raisonnés.
Alimentation
- poissons pas assez (notamment les espèces herbivores comme les ancistrus ou carnassières tels les demi-becs) ou trop nourris (pollution)
- la qualité de l’alimentation (peu souvent à l’origine de troubles dans les faits)
Comportement de la clientèle
- bruit, personnes qui frappent aux vitres
- mouvements et passages devant les batteries, surtout pendant l’acclimatation. »
Source: Dr Stanislas WETZE, http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=1737
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